Née dans une ferme en Limousin, mon enfance s'est déroulée au rythme des saisons agricoles, côtoyant les enjeux du monde rural. Dès l'âge de 6 ans, j'ai entamé un parcours musical. J’ai ensuite commencé des études artistiques à l’ENSA Limoges et j’ai obtenu mon DNA en 2021.
J’ai ensuite choisi de faire une année de césure au cours de laquelle je suis partie en Colombie grâce à l’obtention d’une bourse pour enseigner le dessin et la musique dans des écoles au cœur des Andes Centrales. M’intéressant aux modes de vie collectifs j’ai participé à mon retour à une formation agréée par l'UNESCO sur le développement des écovillages.
La poursuite de mes études à l'ENSA Limoges a été ponctuée par un stage Erasmus en Espagne, m'immergeant dans des lieux autogérés, dont le réseau des Indignés de Barcelone. Dans un contexte de transmission de la ferme familiale, je participe activement au projet de reprise collective du lieu, soutenant une installation en continuité avec l'éthique d'une agriculture biologique à travers des activités diversifiées et des événements culturels.
Durant les étés, je co-organise un cycle de chantiers et ateliers participatifs dans la ferme, transformant cet espace en une "université d'été" avec le soutien du réseau Reprises de Savoirs. Actuellement en phase de finalisation de mes études en vue du DNSEP, mon travail artistique reflète la convergence de mes intérêts, travaillant le textile, particulièrement la laine, pour explorer les enjeux de la transmission des mémoires d'une terre.
Démarche
Mon approche croisée du monde de la culture et de l’agriculture m’a amené à développer un regard complexe et sensible des relations que nous partageons avec le monde vivant. A l’aube d’une passation de la ferme familiale vers de nouvelles mains, je cherche à comprendre comment cet instant charnière est aussi le moment de la transmission des récits qui peuplent le paysage. Pour cela à travers des installations je m’emploie à utiliser principalement des matériaux issus de mon territoire rural tel que la laine, le bois, le chanvre et le lin.
C’est par la transversalité de ces matériaux ayant déjà vécu des cycles de transformation que je tends à m’inscrire dans une dynamique du mouvement et de la temporalité longue. J’aime travailler autour de notions contradictoires comme le statique et le dynamique, le robuste et le fragile ou encore la présence et le manque. En considérant les mémoires dont la terre est gorgée, je cherche à raconter les relations intimes qui se jouent dans l’univers vif et fragile d’un monde paysan en pleine transformation.